Dayak style

      La grande partie Sud de cette immense ile appartient a l Indonésie , elle s appelle Kalimantan . Une terre sauvage peuplée d hommes roux et poilus qu on ne voit jamais . Et de guerriers , descendants de lignées de Dayaks , leurs ancetres coupeurs de tete . Les fleuves sont immenses charriant les arbres vers la mer , les montagnes recouvertes de forets attendent les brumes matinales avant d émerger au soleil brulant , les camions trimballent sur leurs remorques des pelleteuses Hitachi qui partent jouer une autre musique dans la nature .

Pontianak 15

 

 

" Le gars se pointe avec une Toyota noire a neuf heures trente . On fait le plein , on déjeune dans un resto et on s en va . La route est plutot bien , bon enrobé mais des bosses . La végétation tropicale est lacérée de parcelles déforestées , a nu , ou en jacheres couvertes de hautes  fougeres . Le sol est plutot tourbeux avec de grandes mares d une eau noire . Les arbres dominent l ensemble . Le chauffeur a tendance a appuyer sur l accélérateur , on a mille trois cent bornes a remonter . Nous franchissons quelques fleuves et nous arrivons a Sampit , on y mange local et pas cher du riz et du poisson . A la sortie de la ville se dressent  une grande mosquée aux minarets verts et une tour horloge coiffée de tetes de calaos , oiseaux aux grands becs comme les toucans avec une excroissance vers le haut , le symbole des Dayaks . Nous reprenons vers le Nord , le coucher de soleil nous couvre de ses couleurs et la nuit envahit tout . La route monte en virages dans les montagnes . Je me cramponne a l arriere et me souleve pour me soulager quand je vois des trous a la lueur des phares . Agus pique du nez et essaie de dormir tant bien que mal . A deux heures on arrete a un grand parking ou stationnent plusieurs camions . On est a Ku Dalang .  Il y a une immense porte qui encadre la route , en bois peut etre , la limite de l Est et de l Ouest , plus loin c est aller  vers la mer . Le resto épicerie a des jolis fauteuils  rembourrés et quelques attablées survolées par les insectes . On fait une pause d une heure , le chauffeur va s allonger sur des nattes , Agus aussi , On repart a trois heures , on écrase un genre de cochon sauvage une demie heure plus tard , le chauffeur fait une embardée , j entends un couinement plaintif . Puis il y a de la brume sur la route qui s épaissit a mesure qu on commence a descendre sur d autres versants . Vers six heures le soleil perce et irrise le ciel . Des superbes vues de vallées brumeuses avec des arbres qui sortent leurs frondaisons s offrent a mon regard avide . A gauche et a droite je regarde admiratif les nouvelles couleurs du jour naissant . Je ne sais pas ou on est , quelque part sur la Trans Kalimantan en direction de Pontianak ."